Ils ont commencé très jeunes : tout juste trentenaires, ensemble depuis 10 ans et parents d’une petite fille de 1 an, Jessica et Julien sont les co-fondateurs de Woodstache, la marque d’accessoires high-tech en bois. Connus surtout pour leurs coques de smartphone et d’ordinateur en matières organiques, sélectionnés par Instagram France pour faire partie des « 50 pépites françaises » sur le Salon des Instapreneurs 2017, ces deux passionnés de glisse ont su prendre très tôt la vague de la tendance « tout en bois » et tracer leur chemin avec confiance et un certain culot ! Bois, pierre, cuir… Ils varient les plaisirs et chaque année doublent leur chiffre d’affaire. Retour depuis Hossegor sur un succès entrepreneurial made in France 100% artisanal.

San Francisco au culot

– « Vous embauchez ? »
– « Oui dans le marketing » 
– « Ça tombe bien, je fais une école de marketing ! »
« C’était totalement faux, mais c’est comme ça que j’ai été prise chez Nikita « , se souvient Jessica Beaudoin, Franco-Américaine alors étudiante en cinéma et vendeuse à San Francisco. Elle entre ainsi par la porte du web chez la marque de mode féminine islandaise pour trois ans. Julien, lui, développait déjà de son côté la marque Hazardous de vêtements et accessoires en bois type coques de smartphone et ceintures. Ami de longue date rencontré en France, il rejoint Jessica en Californie (« il est venu me chercher ») jusqu’au jour où « on me dit que le fondateur de Nikita est là d’Islande et qu’il veut me voir », raconte-t-elle : il veut lui confier la responsabilité du site marchand français, son service client et des tâches marketing depuis les bureaux d’Hossegor, dans les Landes. Jessica et Julien acceptent et se lancent dans une nouvelle aventure.

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D’Hossegor aux Alpes

L’année suivante, Jessica devient manager du premier magasin Nikita à Chamonix. L’occasion pour les deux entrepreneurs dans l’âme de revenir dans une région chère à Julien, rodé depuis tout petit aux compétitions de snowboard sponsorisées par Picture Organic Clothing ou Ride. Diplômé en management des unités commerciales au Centre d’Études des Sportifs Nationaux et Internationaux (CESNI) de Chambéry, il enchaîne de son côté les saisons dans la région entre usine d’horlogerie et magasins de glisse. Jessica, elle, continue de faire ses armes en relation client dans l’entreprise pharmaceutique américaine Johnson et Johnson pendant plus de trois ans. Mais l’appel du bois les rattrape. « On avait envie de créer, alors on faisait ça dans la chambre d’ami en plus de nos boulots, on avait la marque, les produits, les proches testaient… et puis on avait observé l’arrivée des coques et lunettes en bois à Los Angeles 5 ans auparavant, on connaissait le potentiel », se souvient-elle.

Wood + moustache = Woodstache !

logo-woodstacheLa marque Picture Organic Clothing leur confie alors la réalisation de leurs produits de communication : d’abord des logos gravés dans le bois, des têtes de cerfs et des thermomètres, puis des horloges rondins et des têtes d’élan. Cette collaboration leur permet entre autres de s’équiper pour développer Woodstache. Ils sont alors tous les deux à 100% sur le projet, s’installent à Capbreton et embauchent Maxime pour assurer d’abord la grosse commande Picture annuelle. Ils ouvrent leur boutique, agrandissent l’équipe avec Alexia et investissent un atelier de 250 mètres carrés à Capbreton.

Alors, pourquoi « Woodstache » ? « C’est très bête, je n’aime pas trop en parler… », s’amuse-t-elle, avant de confier : « en fait, tous mes oncles avec qui j’ai grandi aux US on une grosse moustache ! Pour moi, la France, ce n’est pas la baguette et le béret, c’est la moustache ! »  Un clin d’oeil qui reste en tête et séduit désormais plus de 15 000 fans sur Facebook et 4 500 sur Instagram. « Facebook est réellement le réseau qui nous permet de vendre sur Internet, Instagram est une belle vitrine », expliquent-ils, alors qu’ils s’apprêtent à réaliser une vidéo en collaboration avec la surfeuse et snowboardeuse Anne-Flore Marxer. « Elle est saine, inspirante, respire la joie de vivre », explique Jessica, pour qui travailler avec des sportifs fait plus sens qu’avec des personnalités du monde de la mode.

Les projets

De nombreux tests de produits sont en cours : la balançoire skate, des thermos, des sous-verres en liège avec les noms des plages du coin… « Aujourd’hui, soit on stagne, soit on dépense et on embauche, alors on va plutôt mettre un coup d’accélérateur ! », s’enthousiasme ceux pour qui marcher au boulot et au culot a déjà plutôt réussi. Avec l’aide d’un investisseur ? Pourquoi pas, répondent-ils en cœur. Nous, on dit qu’avec une belle moustache, ce serait encore meilleur.

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Crédit photo @Woodstache