Cinemagraph par Léna Creton @Pavoniacom

Chapeau melon noir, peu blanche, tatouages mosaïque et regard bleu acier. Marion Pisibon, 30 ans, de son pseudo @Kriboute, est graphiste et illustratrice de métier, suivie par près de 18 000 abonnés sur Instagram. Quand on la connaît uniquement à travers ce réseau social, rythmé par des créations en papier à dominante rose poudré, on imagine aisément une jeune fille romantique et passionnée. Ce qu’elle est, mais pas seulement. Marion est aussi une personnalité rock au second degré décapant, en recherche de cet équilibre subtil entre ce qui plaît et ce qui lui ressemble vraiment. Rencontre dans son appartement, à deux pas du lac d’Annecy, sous le regard de ses deux assistants, les félins Yellow et Harry.

Mel : Hello Marion ! Comment as-tu choisi ton pseudo @Kriboute ?

Barren Ground caribou (Rangifer tarandus) Bull in fall migration. Qamanirjuaq herd, Ennadai Lake, Nunavut, Canada.Marion Pisibon : Caribou était mon surnom dès la 3ème, mon meilleur ami m’appelait déjà ainsi et à vrai dire, je ne sais toujours pas pourquoi… Puis je suis partie vivre six mois au Canada, au pays des caribous, avec celui qui allait devenir mon mari. À croire que j’étais prédestinée ! Quand j’ai ouvert mon compte Instagram il y a 6 ans, forcément, Caribou était déjà pris. Il y en avait déjà des dizaines ! J’ai donc choisi Kriboute, ce qui me vaut aujourd’hui de jolies déclinaisons, à commencer par Kibroute, adorable surnom que me donne ma belle-mère.

Comment s’est déroulé ton parcours professionnel ?

M.P. : Il y a 7 ans j’ai obtenu mon diplôme en communication visuelle. J’ai tout de suite travaillé dans une régie publicitaire pendant quatre mois à Lyon et j’ai su immédiatement que ce n’était pas ma voie. Puis j’ai rencontré Iannis, mon compagnon, et nous avons très vite fait nos bagages pour passer une année le Canada, dans le cadre d’un Programme Vacances Travail (PVT). En rentrant, lui s’est lancé comme tatoueur et j’ai travaillé six mois dans un magasin de décoration, le temps de passer graphiste indépendante. Depuis 5 ans, nous habitons à Annecy. Je vis de collaborations avec des médias, des marques et aussi de la vente de mes illustrations sur mes boutiques Etsy – A Little Market. J’aime particulièrement travailler dans l’univers de l’édition et de la presse. J’ai adoré créer un city guide de Lyon pour le magazine As You Like, un agenda pour Larousse, des créations graphiques pour Clairefontaine ou encore des recettes de cuisine illustrées pour Santé magazine. Je suis résolument une graphiste print.

 

 

Tu fédères une communauté de près de 18K abonnés sur Instagram : quel regard portes-tu sur les réseaux sociaux ?

M.P. : J’ai ouvert mon compte Instagram à l’époque où c’était encore tout nouveau. On postait instantanément, sans trop se poser de questions, avec ce sentiment magique d’être suivi par de vraies personnes du monde entier ! Aujourd’hui, je suis un peu déçue par la tournure que cela prend. On ne sait jamais trop si on est suivi par des comptes réels ou non. J’ai aussi du mal à cerner les changements d’algorithme, j’ai souvent la sensation de stagner en terme de nombre d’abonnés. Au départ je postais des choses toutes simples : essentiellement mes petits déjeuners et mes illustrations, le tout pris au smartphone. Puis j’ai peaufiné mon style en suivant d’autres comptes et aujourd’hui je poste exclusivement des photos de mes créations en papier prises avec mon appareil. Mais je ne suis pas une dingue de light room et de Photoshop, mes photos restent brutes, sans retouches.

 

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Pourquoi la couleur rose prédomine-t-elle dans ta galerie ?

M.P. : Tout simplement parce que les murs de ma pièce bureau sont rose ! De plus, mes créations en papier étaient les posts les plus appréciés par ma communauté et j’ai été suivie en grande partie pour cela. Mais j’ai parfois l’impression que me suis un peu enfermée dans cet univers… Même si cela reflète bel et bien une partie de mon travail, cela n’en représente plus l’intégralité, donc ma réalité. Aujourd’hui, j’ai très envie d’ouvrir l’horizon à des thématiques plus lifestyle. J’adore Annecy par exemple et j’aimerais partager ce qui m’inspire ici… Je suis un peu dans ce dilemme entre ce qui plaît et ce qui me plaît vraiment.

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Dans quelles conditions aimes-tu créer ?

M.P. : J’aime travailler très rapidement. Lorsque je prends un brief, j’ai besoin de produire dans la journée. J’ai aussi 2 assistants chats qui ne me quittent jamais : Yellow pour Yellowstone et Harry pour Harry Potter ou Harrison Ford, au choix.

Et si tu étais :

  • Un animal : un chat
  • Une fringue : un t-shirt
  • Un livre : pas de livre ou d’auteur particulier, mais ce qui est certain c’est que je serais la catégorie histoire fantastique.
  • Une destination : l’Espagne, pour mes origines et la nourriture 🙂
  • Un plat : le tiramisu
  • Un homme : c’est bizarre de dire mon père ?
  • Saison : l’été quand il fait 40°
  • Un groupe de musique : Sum41
  • Si tu devais écrire ta bio Tinder : « Graphiste illustratrice, fan de volcans et de tornades »
  • Ta bio Blablacar : « J’ai toujours les joues qui gonflent quand je dors toujours en voiture (donc tout le temps) »

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Merci mille fois Marion pour cette création aux couleurs de notre collectif You Got Mel !

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