L’idée a germé il y a un an. Le projet est sorti de terre il y a quelques jours. L’avenir, François Byrski le voit fertile et luxuriant. À 39 ans, l’ex-directeur général associé de l’agence Digital Keys à Paris lance la Green Work Agency : des sessions de travail au vert pour travailleurs urbains.

 

Mel : Comment décrirais-tu ton parcours jusqu’ici ?

François Byrski : Il est logique et cohérent. J’ai évolué sur des phases de 3 ans à chaque fois, en sachant toujours ce que je voulais faire : d’abord développer des sites, ensuite gérer des projets, puis manager des équipes. Je suis fier du chemin parcouru et chanceux d’avoir rencontré les bonnes personnes dont Thierry Decroix, le PDG de Digital Keys. Avant, je n’avais aucune idée de ce qu’était l’entrepreneuriat. Quand il m’a embauché il y a 9 ans, on était 4. Il m’a fait confiance et donné des responsabilités. On s’est bien marré aussi. J’ai vu ce que c’était de monter une boîte. Aujourd’hui, l’agence que j’ai quittée compte pratiquement 30 salariés.

Pour toi, que représente l’entrepreneuriat justement ?

F.B. : Un certain goût de la liberté. Faire carrière pour moi, ce n’est pas juste augmenter son salaire  chaque année et s’acharner au travail. J’ai vu qu’il était possible de créer et développer une entreprise tout en se faisant plaisir.

Quel a été le déclic pour créer la tienne ?

F.B. : Cela faisait des années que je cherchais une idée de boîte, comme proposer des services de guides locaux – ce que fait désormais Airbnb- mais toutes s’essoufflaient. Je n’étais pas prêt à monter un business à croissance rapide dans lequel j’aurais dû me lancer corps et âme et sacrifier ma vie de famille. Je crois que je n’avais tout simplement pas trouvé l’idée qui me ressemble vraiment. Et puis un jour, j’étais en vacances au Portugal en famille dans une maison de location au milieu des vignes et j’ai eu une révélation : je voulais quitter Paris, acheter une maison et monter un gîte. Le cliché du Parisien qui approche la quarantaine ! Très vite, j’ai compris que ce n’était pas compatible avec mon besoin de collaborer en équipe mais l’idée de travailler au vert est restée. J’ai découvert des études de chercheurs et sociologues sur les bienfaits de la nature sur le travail et le bien-être en général. Il existe une littérature scientifique foisonnante sur le sujet, c’est passionnant ! Je tenais mon idée : organiser des sessions de travail au vert pour les travailleurs urbains.

Ton projet a-t-il évolué depuis l’idée de départ ?

F.B. : Bien sûr. Au départ, je voulais créer des bureaux modulables et nomades, à installer dans les parcs et forêts. Aujourd’hui, c’est l’une des options – les stations Green Work-, qui nécessite encore de l’étude et des financements. Dès à présent, nous proposons aux entreprises de tenir leurs réunions, comités ou autres événements collectifs au vert. Nous nous appuyons sur plusieurs lieux partenaires proches de Paris. Autre projet de développement : nous proposerons bientôt les Break&Work, véritables courts-séjours de travail dans des lieux à l’environnement naturel exceptionnel.

Quels sont les principaux succès et difficultés traversés jusqu’au lancement ?

F.B. : Ma principale frustration est de trouver que tout est trop lent, même si je sais pertinemment que c’est normal. Un an, ce n’est pas de trop pour monter un projet. Le pire, c’est la prise de rendez-vous : entre le moment du premier contact jusqu’à la rencontre, il peut se passer un mois. Mais cela me permet aussi de passer du temps avec mon fils, ce qui contribue à mon équilibre. Quant à mon plus grand succès : être toujours en train de développer mon projet, tenir le bon bout, y mettre la même énergie ! Quelle fierté d’immatriculer ma société le mois dernier…

Connais-tu encore des moments de refus ou de doute ?

F.B. : Oui, pas plus tard que cette nuit ! J’ai parfois des sueurs froides, je me dis que ça ne marchera jamais… Et puis je traverse des phases d’extrême confiance, à la simple réception d’un mail encourageant. Avant, je n’étais pas sujet à ce genre de stress, c’est ce que je découvre aussi avec l’indépendance. Il me faudra vite quelqu’un pour retrouver le plaisir de travailler en équipe. A deux, on se sent plus fort (c’est beau ce que je dis, non ?).

Quelles sont les prochaines étapes de ton voyage entrepreneurial ?

F.B. : Chercher de nouveaux clients, vérifier que l’idée est bonne, viable, peaufiner l’offre et créer des packages. Concrétiser aussi la création des Stations Green Work. Pour tout cela, je vais vite avoir besoin d’embaucher et de trouver des financeurs.

Quelle serait ta « Green Work way of life » idéale ?

F.B. : J’aimerais avoir un boulot que j’aime, gagner assez d’argent pour vivre sans souci avec ma famille et passer du temps avec eux. Mon objectif est l’équilibre, la qualité de vie. Mon défi personnel est de créer de l’emploi. Mon défi intellectuel : réaliser mes propres études scientifiques sur l’impact de la nature sur le travail.

Et si tu étais…

  • Un animal : un paon. Tu as déjà vu le bleu des plumes d’un paon ? C’est incroyable ce que la nature est capable de créer…
  • Une fringue : un bon pull bien chaud
  • Un livre : La Promesse de l’Aube, de Romain Gary
  • Une destination : le Tour du Mont-Blanc
  • Un plat : le cordon bleu. D’ailleurs, c’est un autre projet, ça : créer un resto spécialisé dans les cordons bleus. Tu choisirais ton jambon, ton fromage et ta garniture… Ça s’appellerait « Mon cordon bleu ».
  • Un groupe de musique : les Smashing Pumpkins
  • Une route : la Route des Vins en Alsace
  • Une femme : Marion
  • Une saison : le printemps, pour le renouveau, l’espoir, les fleurs…
  • Si tu devais écrire ta bio Tinder : pas sérieux s’abstenir.
  • Et ta bio Blablacar : c’est moi qui met la musique.

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Création Cécile Alvarez et Hugo Caddous